Il y a la césarienne dite classique, douloureuse, difficile et paralysante et il y a la césarienne extra-péritonéale, une révolution dans le domaine des accouchements médicalisés.
Accoucher par césarienne extra-péritonéale, en quoi cela consiste ?
20 % des naissances se font par chirurgie de nos jours et l’approche usuelle est généralement mal vécue par les mères. La césarienne extra-péritonéale se veut beaucoup moins agressive pour la femme. Cette nouvelle méthode a été mise au point par le Dr Denis Fauke, il y a une dizaine d’années. Encore peu connue mais aussi peu pratiquée ici en France, elle tend malgré tout à devenir la césarienne du futur.
La césarienne extra-péritonéale se pratique sous péridurale, comme la césarienne de convenance mais les doses anesthésiques sont largement diminuées. L’innovation dans la manière d’inciser fait toute la différence, ici, on ne sectionne pas en deux la gaine des muscles, l’aponévrose est ouverte à la verticale, dans le sens des fibres musculaires et sur le côté gauche du ventre.
Le chirurgien contourne le péritoine et fait sortir le bébé par-dessous sans avoir eu à l’inciser. Grâce à cette nouvelle technique, les risques et les complications sont nettement réduits.
Un accouchement “naturel” par césarienne
Les bénéfices de la césarienne extra-péritonéale sont multiples, notamment pour la suite de couches. Douleurs et désagréments habituels aux césariennes classiques pourraient bientôt devenir un lointain souvenir. Exit la sonde urinaire et la perfusion est retiré dès la salle de réveil.
La mère peut, quelques heures à peine après son accouchement, être debout et marcher confortablement. Aucun fils ni agrafes ne sont utilisés puisque le chirurgien applique sur la peau une colle étanche, qui permet, par la même occasion, de prendre une douche le jour même de l’opération.
La relation mère-enfant est aussi au cœur de cette pratique médicale. C’est la mère elle-même qui pousse au moment de l’expulsion, ainsi la naissance se fait plus en douceur. Le bébé est de suite mis en contact peau à peau dans les bras de sa mère, tel un accouchement par voie basse. N’étant plus en convalescence, il est possible pour la nouvelle maman de materner dès les premières heures suivant la sortie de son enfant, les liens entre eux sont donc favorisés.
Bien qu’il n’existe pas encore d’études scientifiques pour prouver l’intérêt de cette pratique, les femmes qui se voient contraintes d’accoucher par voie haute semblent mieux apprécier cette méthode. Pour le moment, elle est encore loin d’être généralisée, car seulement une dizaine d’obstétriciens en France pratiquent la césarienne extra-péritonéale.